Le partisan
Quand ils ont déferlé à travers la frontière
J’aurais dû me rendre
Mais ça je ne pouvais pas le faire :
J’ai pris mon fusil et j’ai disparu.
J’ai changé mon nom si souvent,
J’ai perdu femme et enfants
Mais j’ai tant d’amis,
Et certains sont avec moi.
Une vieille femme nous a donné un abri,
Elle nous a cachés dans le grenier
Puis les soldats sont arrivés;
Elle est morte sans un murmure.
Nous étions trois ce matin
Je suis le seul ce soir
Mais je dois continuer
Les frontières sont ma prison.
Oh, le vent, le vent souffle,
À travers les tombes le vent souffle,
La
liberté va bientôt arriver
Et
alors nous sortirons de l’ombre.
Les
Allemands étaient chez moi,
Ils
m’ont dit, « Résigne-toi, »
Mais
je n’ai pas peur ;
J’ai
repris mon arme.
J’ai
changé cent fois de nom,
J’ai
perdu femme et enfants
Mais
j’ai tant d’amis;
J’ai
la France entière.
Un
vieil homme dans un grenier
Pour
la nuit nous a cachés
Les
Allemands l’ont pris;
Il
est mort sans surprise.
Oh,
le vent, le vent souffle,
À
travers les tombes le vent souffle,
La
liberté va bientôt arriver
Et
alors nous sortirons de l’ombre.
(Léonard
Cohen / Anna Marly, texte)