Calvin
Russell, né en novembre 1948 à Austin (Texas), et mort dans sa
ville natale le 3 avril 20111, est un chanteur et guitariste de folk,
rock et blues américains.
Sixième
d’une famille de neuf enfants, Calvin Russell passe ses cinq
premières années quasiment derrière le comptoir du Sho Nuff Café,
où son père Red fait la cuisine et où sa mère Daisy est serveuse.
À douze ans, Calvin se met à la guitare et rejoint son premier groupe, The Cavemen. À quinze ans, il fugue à San Francisco. Il survit sur la route grâce à de petits boulots et se retrouve plusieurs fois incarcéré pour des délits mineurs d'adolescent.
À douze ans, Calvin se met à la guitare et rejoint son premier groupe, The Cavemen. À quinze ans, il fugue à San Francisco. Il survit sur la route grâce à de petits boulots et se retrouve plusieurs fois incarcéré pour des délits mineurs d'adolescent.
Réfractaire
au modèle américain de la réussite financière et sociale2, il se
marginalise et vend du cannabis pour subsister. Arrêté plusieurs
fois, il passe une dizaine d'années derrière les barreaux. À la
sortie d'un de ses séjours en prison, il se lance dans un périple à
travers le Grand Sud et traverse le Rio Grande à Piedras Negras et
El Paso. C’est là qu'il commence vraiment à écrire des chansons
et à chanter de ville en ville. Il vit en vagabond, mais se fait
prendre par les autorités du Mexique, durant l'hiver 1985, avec de
l’herbe américaine plein les poches. Inculpé pour importation
frauduleuse de stupéfiants, il repasse un an et demi dans les geôles
du gouvernement mexicain.
Lorsqu’il
revient à Austin en 1986, il travaille comme plombier, mais continue
de traîner dans un milieu marqué par l’alcool et la drogue. Il
côtoie de nombreux musiciens, parmi lesquels le légendaire Townes
Van Zandt3, Willie Nelson ou Leon Russell.
Trois ans plus tard, en décembre 1989, au cours d'une
soirée d'anniversaire au Continent Club d'Austin4 fréquenté par de
nombreuses gloires locales, Calvin Russell chante dans un coin ses
chansons en s'accompagnant d'une guitare acoustique. Personne ne fait
attention à lui, sauf Patrick Mathé, le patron de la maison de
disques française New Rose, qui se rend régulièrement à Austin.
Intrigué autant par le physique du chanteur que par la qualité de
ses compositions, Patrick Mathé prend contact avec Calvin Russel qui
lui laisse une cassette. C'est cette maquette qui donne naissance à
l'album A Crack In Time que New Rose publie en France début 1995.
L’accueil
est excellent et Calvin ne tarde pas à venir en France pour en
assurer la promotion. L’année suivante, il sort Sounds From The
Fourth World, album de la consécration, également enregistré à
Austin avec Joe Gracey. Calvin commence à tourner beaucoup en
France, remplissant les clubs, alors qu'au Texas on l’ignore
toujours. De nombreuses pages de journaux sont consacrées là-bas à
l’étonnante aventure de sa carrière européenne, mais sans profit
pour sa musique.
En 1992, Calvin Russell revient sur le devant de la
scène avec Soldier. Dans le prolongement des deux albums précédents,
il l’enregistre encore aux Studios Arlyn, mais la production se
fait cette fois sous la houlette de Jim Dickinson6, empereur du
Memphis Sound qui a travaillé avec Ry Cooder et les Rolling Stones.
Début 1994
paraît Le Voyageur, album live enregistré à l’Olympia,
l’Élysée-Montmartre, l’Exo 7 à Rouen et le Zig-Zag à Orléans,
reflet d’une tournée marathon dans laquelle Calvin Russell a donné
en un an 178 concerts en Europe.
En 1995 sort
le très acclamé Dream Of The Dog, tournant dans sa carrière. Dream
Of The Dog est le titre d’une vieille légende indienne. La
pochette, qui reproduit les dessins d’une couverture indienne,
révèle les origines comanches de Calvin, certains des symboles
étant originaires de la tribu de son arrière-grand-mère.
L’album
suivant Calvin Russell, (enregistré et mixé à Memphis), est
résolument blues et comble à la fois ses fans et les puristes. Pour
souffler avant de préparer le prochain, c’est un best of que
propose Calvin Russell avec This Is My Life, qui comporte cependant
trois nouveaux titres : Forever Young, Texas Song et It’s All
Over Now.
Alors que paraît This Is My Life, au hasard d’un
arrêt dans une station-service au Texas, son passé d’adolescent
resurgit avec violence. Un policier remarque la saleté des vitres de
sa voiture et lui demande d’en descendre. Quand il découvre qu’il
se trouve face à un ancien prisonnier, il appelle les maîtres-chiens
par radio. Ils trouvent son herbe. Son passeport est confisqué, et
cette peccadille risque d’entraîner l’annulation de tous ses
sursis, et dix années de prison. Finalement les choses s’arrangent,
avec une mise en liberté semi-surveillée sous réhabilitation6.
Le 3 avril
2011, il meurt à l'âge de 62 ans d'un cancer du foie.
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