mardi 26 juillet 2016

Histoire de la grenouille


Imaginez une marmite remplie d’eau froide dans laquelle nage tranquillement une grenouille. Le feu est allumé sous la marmite, l’eau chauffe doucement. Elle est bientôt tiède et la grenouille trouve ça plutôt agréable et continue à nager. La température continue à grimper. L’eau est maintenant chaude. C’est un peu plus que n’apprécie la grenouille, ça la fatigue un peu, mais elle ne s’affole pas pour autant. L’eau est cette fois vraiment chaude. La grenouille commence à trouver ça un peu désagréable, mais elle s’est affaiblie, alors elle supporte et ne fait rien. La température continue à monter, jusqu’au moment où la grenouille va tout simplement finir par cuire et mourir.
Si la même grenouille avait été plongée directement dans l’eau à 50°, elle aurait immédiatement donné un coup de patte adéquat qui l’aurait éjectée aussitôt de la marmite. Cette expérience montre que, lorsqu’un changement s’effectue d’une manière suffisamment lente, il échappe à la conscience et ne suscite aucune réaction, aucune opposition, aucune révolte.
Si nous regardons ce qui se passe dans notre société, nous constatons que depuis quelques décennies, nous subissons une lente dérive à laquelle nous nous habituons. Beaucoup de choses qui nous auraient horrifiés, il y a 20, 30 ou 40 ans, ont été peu à peu banalisées, édulcorées et nous dérangent mollement à ce jour, ou laissent carrément indifférents la plupart des gens. Au nom du progrès et de la science, les pires atteintes aux libertés individuelles, à la dignité du vivant, à l’intégrité de la nature, à la beauté et au bonheur de vivre s’effectuent lentement et inexorablement, avec la complicité constante des victimes, ignorantes ou démunies. Les noirs tableaux annoncés pour l’avenir, au lieu de susciter des réactions et des mesures préventives, ne font que préparer psychologiquement le peuple à accepter des conditions de vie décadentes, voire dramatiques. Le gavage permanent d’informations par les médias sature les cerveaux qui n’arrivent plus à faire la part des choses…
Alors, si vous n’êtes pas, comme la grenouille, déjà à moitié cuits, donnez un coup de patte salutaire avant qu’il ne soit trop tard.

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