Anna de Hore
Anna Piccola de
Hore
La femme du consul
de Xante
Habite un château
de verre
Nageant au fil des
savanes.
— Monsieur
le Consul de Xante
Votre femme dans la
savane
Au jour
dormant j’ai pris sa main de verre
Et sur mon cœur je
l’ai posée et dans un songe
Depuis lors je vais
errant.
Anna Piccola de
Hore
La femme du consul
de Xante
A dans son parc
deux chevreuils
Tout cousus de
perles rouges.
— Monsieur
le Consul de Xante
Votre femme au cou
de chevreuil
Pleurant criant de
vives perles rouges
Brillaient dans
l’herbe je les portai à mes lèvres
Et j’eus la mort
sur la bouche.
Anna Piccola de
Hore
La femme du consul
de Xante
A dans une coupe
d’eau morte
Trois iris noirs et
trois pies.
— Monsieur
le Consul de Xante
Votre femme entre
les iris
Nue et riant j’ai
roulé dans l’eau morte
De mes désirs ses
grands soupirs de jonc tranquille
Les pies n’ont
pas soufflé mot.
Anna Piccola de
Hore
La femme du consul
de Xante
A treize gants de
faïence
Sertis de cils et
d’or vert.
— Monsieur
le Consul de Xante
Votre femme aux
yeux de faïence
Sifflant ses
chiens j’ai coupé dans l’or vert
Un doigt de sang
d’un coup de dents nous nous battîmes
Sur le lit défait
vint l’aube.
Anna Piccola de
Hore
La femme du consul
de Xante
A de beaux miroirs
couchants
De grands chiens
bleus de Suède.
— Monsieur
le Consul de Xante
Votre femme dans un
miroir
S’effaça
toute et les chiens de Suède
Grondant montrant
les crocs lui léchaient le visage
J’ouvris une
porte blanche
Non, tu ne m’auras
pas, Anna de Hore…
(Louis Foucher)
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