L’horloge
Elle a l’air vaguement humaine
Avec sa face
d’émail blanc,
Et sa robe couleur
de chêne
Où bat son cœur
rythmique et lent.
Elle habite un coin
solitaire
Où l’araignée a
son réduit,
Et fait son œuvre
de mystère
Sans se hâter, le
jour, la nuit :
Elle vit à
l’écart, étrange
Et respectée ;
on la défend
Du heurt des
chaises qu’on dérange
Et des gambades des
enfants.
L’horloge
valétudinaire
Craint les caprices
des saisons ;
Elle vibre aux
coups de tonnerre,
Le vent lui donne
le frisson.
Elle a peur du
cahot des roues,
Des portes qu’on
ferme trop fort ;
Les jours de pluie,
elle s’enroue,
Et le gel des
grands froids l’endort.
Un souffle, un rien
la contrarie,
Souvent même, on
ne sait pourquoi,
S’arrête la
fragile vie
Dont palpite son
cœur de bois.
(Louis Mercier)
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