Automne malade
Automne malade et adoré
Tu mourras quand l’ouragan soufflera
Dans les roseraies
Quand il aura neigé
Dans les vergers.
Pauvre
automne
Meurs
en blancheur et en richesse
De
neige et de fruits mûrs
Au
fond du ciel
Des
éperviers planent…
Sur
les nixes nicettes aux cheveux verts et naines
Qui
n’ont jamais aimé
Aux
lisières lointaines
Les
cerfs ont bramé
Et
que j’aime ô saison que j’aime tes rumeurs !
Les
fruits tombant sans qu’on les cueille
Le
vent et la forêt qui pleurent
Toutes
leurs larmes en automne feuille à feuille
Les
feuilles
Qu’on
foule
Un
train
Qui
roule
La
vie
S’écoule.
(Guillaume
Apollinaire)
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