mercredi 8 janvier 2014

OPERATION BAUCENT (Chapitre 4, 1ère partie)



Les deux individus se relevèrent lentement en se regardant d’un air désappointé. Ils étaient là, comme deux nigauds, plantés dans le vestibule du minuscule deux pièces de Virginie Lepayen avec leur victime inconsciente à leurs pieds… Le plus mince, l’homme à la mèche pendante et au profil en lame de couteau, attaqua immédiatement : « Tout ça, c’est de ta faute, Loup ! T’es vraiment qu’une grosse brute épaisse ! »
- Ecrase Renard, lui répondit l’autre. Je veux plus que tu m’appelles Loup ! Mon nom c'est Louis et pas Loup. J’suis pas une bête, bordel.
- T’es surtout très con, Môssieur Louis Dubois, reprit l’autre. Et je t’appellerai Loup Dubois aussi longtemps que toi, tu n’utiliseras pas « Jacques Lerenard » à mon sujet.
- OK, Renard, mais qu’est ce qu’on fait maintenant ?
- Maintenant que t'as tout salopé le boulot, ça va pas être facile, soupira le maigrichon qui avait l’air d’être le cerveau de l’équipe. Cette petite Virginie, c’est qu’une gamine, elle est toute jeune, fallait la traiter avec délicatesse.
- Pars pas dans tes fantasmes, contesta Louis, c’est tout de même pas une gosse de six ans…
- Oui, dommage qu’elle en ait un peu plus, soupira Lerenard. Elle devait être craquante à cet âge-là. J’aurais aimé la rencontrer…
- Mais elle, peut-être pas… balança l’autre non sans à propos car il connaissait les penchants peu ragoûtants de son équipier.
L’immeuble était plongé dans le plus grand silence. Minuit était passé depuis longtemps et il apparaissait à Jacques Lerenard que cette expédition avait reposé sur l’improvisation la plus totale. Ils étaient à l’intérieur même de l’appartement de leur victime pris dans une affaire d’enlèvement qu’ils avaient l’air de ne maîtriser que fort peu. Passé ce moment de confusion, le maigrelet fut le premier à reprendre ses esprits. De la poche de son blouson militaire, il sortit un rouleau de ruban adhésif large en disant : « Première chose, on la bâillonne ; comme ça, elle pourra pas hurler quand elle se réveillera… »
- Et moi je lui attache les poignets avec ce bout de ficelle, ajouta Loup qui ne voulait pas être en reste.
- Maintenant, il n’y a plus qu’à attendre qu’elle se réveille…
- Ca peut être long, fit remarquer le plus costaud.
Son acolyte sortit un cutter de sa poche de jean, et lança un regard vicieux à son comparse en l’accompagnant d’un clin d’œil salace : « Voilà ce qu’il nous faut pour accélérer les choses… Je suis sûr qu’elle a la peau sensible la gamine. Tu as vu comme elle a filé doux dès que je l’ai piquée avec ma lame ? »
- Et moi avec un crayon, je suis sûr qu’elle a cru que j’avais un flingue, ajouta Loup.
(A SUIVRE)
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