mercredi 22 janvier 2014

OPERATION BAUCENT (Chapitre 4, 2ème partie)




Et les deux individus se lancèrent dans un étrange épluchage de leur victime toujours étendue inerte sur le tapis du vestibule. A mesure que Renard incisait le veston du tailleur de Virginie en long, en large ou en travers, Loup de sa grosse pogne finissait de déchirer le tissu. Les poignets entravés génèrent un peu aux entournures, mais cela ne dura pas. Assez vite, la victime se retrouva simplement vêtue de son chemisier de soie rouge. Les deux malfrats passèrent ensuite au pantalon qui, sous le cutter de ces étranges couturiers se transforma bien vite en mini-short effiloché.
- Maintenant tu me la laisses, tu sais que je suis le plus délicat de nous deux, minauda Renard.
Le gros renauda un peu avant de filer dans l’étroit cagibi qui faisait office de cuisine. « Je vais voir s’il y a quelque chose de sympa à boire là-dedans… »
- C’est ça. Tu pourrais même faire chauffer du café, si t’en trouves. On risque d’en avoir besoin. La nuit va être longue.
Et le maigrichon se pencha plus près de Virginie qui était maintenant étendue sur le dos. Il dégrafa deux boutons du chemisier rouge, révélant un soutien-gorge de même couleur. En trois coups de cutter, il se débarrassa du sous-vêtement affriolant et laissa apparaître au jour une poitrine suffisamment bombée pour troubler n’importe quel homme normalement constitué…
- Quelle horreur, quelle saloperie ! lança Renard au comble du dégoût. Mais c’est une vieille, elle est formée. Beurk, des miches, si je m’écoutais…
A cet instant précis, le gros sortit de la cuisine une fiole de kirsch à la main. Il interrompit son acolyte juste avant que celui-ci ne joigne le geste à la parole : « Ca va maintenant, ça suffit. Elle a beaucoup de valeur cette fille, c’est toi qui me l’as dit, Renard ! »
Le visage blême et l’air mauvais, l’autre eut l’air de bien vouloir s’en remettre à l’injonction de son comparse. Il fit rentrer la lame du cutter dans son manche et le remit dans sa poche. « Allez, je vais m’occuper du kawa, ça vaudra mieux que de faire une connerie… », admit-il. Sans plus attendre, Loup avala une grande goulée de sa fiole de kirsch, la vidant à moitié. Le feu lui monta immédiatement aux joues. Il sentit une excitation primaire monter du tréfonds de lui-même. Cette femelle complètement dépoitraillée l’excitait au plus haut point. Il l’attrapa à bras le corps, la souleva comme un fétu de paille et la plaça en travers de son épaule. « Allez la belle, tu seras mieux dans la chambre.. » Trois pas plus loin, il la balança sans ménagement sur le lit. Il entendit la voix de l’autre lui redire de ne pas esquinter la marchandise. Il finit la fiole presque comme s’il s’était agi d’eau claire et la lança rageusement au travers de la chambre. Il ne prit même pas le temps de jeter le moindre regard sur les lieux familiers de Virginie. C’était presque une chambre de jeune fille avec un lit deux places couvert d’un plaid rose, des murs tapissés d’un papier peint assorti, une vieille armoire repeinte en blanc et fuchsia et décorée de motifs floraux exécutés au pochoir. Une étagère accueillait quelques bouquins de littérature féminine ainsi qu’une touchante collection de peluches en tous genres. Loup ne voyait rien de tout cela. Il s’escrimait sur le bouton et sur la fermeture éclair du mini-short tout en s’énervant sur son propre pantalon quand il eut l’impression que le ciel lui tombait sur la tête. En l’occurrence, le marteau du dieu Thor n’était tout prosaïquement qu’un gros caquelon de fonte manié sans ménagement par son comparse à la longue mèche pendante…
(A SUIVRE)
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